Pour le cas particulier d’un agrandissement de maison, il arrive que ce soit le sens de vie complet des pièces qui change, ce qui sous-entend que l’emplacement de tous les appareillages électriques doit changer.
A côté il y a aussi la norme NF C 15-100 à respecter pour les nouvelles installations et la mise en sécurité de l’installation électrique existante pour les rénovations.
Les principales questions à poser pour une rénovation électrique sérieuse
Voici les questions utiles à se poser avant les travaux, surtout dans le cadre d’une rénovation totale ou un agrandissement :
- Combien de prises faut-il dans chacune des pièces rénovées ?
- A quels endroits les interrupteurs seront ils les mieux placés ?
- Comment disposer l’éclairage ? Au plafond, en lampe centre, en applique le long d’un ou plusieurs murs, ou au sol ?
- Quel sera l’emplacement du ou des tableaux contenant les modules ?
Si vous n’avez aucun élément de réponse ou que vous ne savez pas répondre à ces questions, l’électricien se conformera à la norme NFC 15-100.
Faut-il se conformer à la Norme NF C 15-100 dans le cadre d’une rénovation électrique ?
La réponse est NON. La conformité à la norme NFC 15-100 n’est obligatoire que pour les constructions neuves et les rénovations complètes. Par contre, la mise en sécurité électrique est nécessaire dans le cadre d’une rénovation partielle.
La mise aux normes électriques et la mise en sécurité électrique sont deux choses différentes, et c’est ce que l’on va expliquer dans les prochains paragraphes.
Mise en conformité : seulement dans le neuf et la rénovation complète
C’est la Norme NF C 15-100 qui définit les règles à suivre pour les installations électriques neuves, rénovation complète et extension maison comprises.
Un changement a été fait depuis novembre 2015, et deux autres arrêtés sont entrés dans la réglementation, applicables depuis 1er septembre 2016. Voici ce que la norme impose :
- Un nombre minimum de socles de prises de courants et de circuits spécialisés (électroménager) en fonction de la pièce
- Généralisation de la protection différentielle 30 mA
- Mise en œuvre d’un disjoncteur différentiel de type A pour protéger notamment la plaque de cuisson et le lave-linge
- Une protection 2A dédiée à la VMC
- Une protection 2A pour le circuit d’asservissement tarifaire, le fil pilote ou le gestionnaire d’énergie
- Dispositifs de connexion pour luminaires (DCL) et normalisation des plots (plots DCL)
- Mise en œuvre obligatoire de parafoudre dans certains cas
- Obligation de fournir un schéma de l’installation
- Réserve de 20% minimum obligatoire dans le ou les tableau (x) de répartition (utile si votre installation évolue)
- Interdiction des appareillages à griffes et obligation d’obturateurs pour les prises de courant 16A ou plus
- Tous circuits équipés d’un conducteur de terre, y compris ceux alimentant les appareils dotés d’une double isolation et les circuits d’éclairage.
Mise en sécurité électrique : obligatoire pour la mise en vente et nécessaire pour le reste
Si la mise en conformité électrique n’est pas obligatoire pour une maison ancienne à rénover, la mise en sécurité électrique l’est.
La mise en sécurité électrique est obligatoire pour les maisons anciennes de 15 ans et plus et les maisons à vendre, même si l’installation électrique initiale est conforme à la norme NF C 15-100. En effet, le logement et l’électricité vieillissent, et ils ne sont donc plus vraiment conformes aux normes en vigueur. De par ce fait, ils doivent au moins être en sécurité.
La mise en sécurité est précédée d’un diagnostic électrique (à faire tous les 10 ans) qui permet de définir les points de sécurité à améliorer. Le diagnostic et les travaux à faire doivent être basés sur la norme expérimentale XP C 16-600 (UTE). Voici les 6 points de sécurité à vérifier :
- Il existe un appareil général de commande et de protection de l’installation, facilement accessible.
- Il existe au moins un dispositif de protection différentielle de sensibilité conforme aux conditions de mise à la terre.
- Il existe au moins un dispositif de protection contre les surintensités sur chaque circuit.
- Il existe une liaison équipotentielle et les règles liées aux zones dans chaque local contenant une baignoire et une douche sont respectées.
- Il n’y a aucun risque d’électrocution (contact direct avec un équipement sous tension et matériel vétuste ou inadapté).
- Des conduits, moulures ou plinthes en matière isolante protègent les conducteurs.
1ère étape à franchir : le diagnostic
Que ce soit pour une rénovation électrique complète, une rénovation électrique partielle, un agrandissement, une mise en conformité ou une mise en sécurité, un diagnostic est toujours nécessaire. Cette étape permet de déterminer les réels besoins en matière d’électricité : ce qui doit être amélioré, ce qui peut être réparé et ce qui doit être littéralement changé. Un diagnostic vous offre un aperçu de l’ampleur des dégâts et les travaux à accomplir en conséquence. Il permet aussi de définir les travaux à faire en priorité (généralement les plus gros), et ceux qui peuvent être momentanément mis de côté.
Un mauvais jugement, une petite erreur dans le diagnostic peut donc avoir un très mauvais impact dans la réalisation du projet. Vous devez donc l’exiger auprès de votre électricien.
N.B. Le diagnostic électrique peut être un diagnostic de mise en conformité (notamment dans le cadre d’une rénovation complète), ou un diagnostic de mise en sécurité.
2ème étape : élaborer le plan
Une fois le diagnostic effectué, il est essentiel d’élaborer le plan de la future installation. Établi en fonction de la disposition, la situation et les besoins de chaque pièce, c’est à partir du plan que vous pourrez déterminer le nombre d’équipements nécessaires (prises électriques, interrupteurs, câbles électriques, etc.) ainsi que le meilleur emplacement pour ces derniers.
Ce plan vous permettra déterminer la distribution des points lumineux et c’est également en fonction de ce plan que vous pourrez effectuer le repérage. Le repérage consiste à placer chaque appareil, informatique ou électroménager.
3ème étape : les travaux
Deux méthodes de pose des câbles et appareillages
1. La pose encastrée
Tous les fils et appareillages (interrupteurs, prises, etc.) de l’installation sont encastrés dans les murs à l’aide d’une rainureuse (de préférence), munie d’un aspirateur qui fonctionne en même temps.
L’intervention est lourde, car il faut impérativement :
- démonter l’installation en place
- recréer tous les points lumineux en centre et en applique
- recréer les emplacements d’interrupteurs et de boutons poussoirs ; et éventuellement déplacer l’ancien tableau (les nouveaux tableaux munis de leurs disjoncteurs modulaires et autres équipements obligatoires prennent souvent 2 fois plus de place que les anciens).
Ce type de rénovation génère bien entendu de la poussière et des nuisances sonores (prévenez vos voisins si vous en avez !), et vous obligera à revoir la décoration en totalité.
Avantages de la pose encastrée
Les avantages majeurs de la pose de l’appareillage électrique « en encastré » sont l’esthétique, la quasi-invisibilité de l’installation, et la disposition de l’appareillage choisie là où on le souhaite vraiment !
Le professionnel qui réalise ce type d’intervention se doit d’être méticuleux. Il doit reboucher correctement les tranchées réalisées, être propre et bien équipé (rainureuse de bonne qualité, perforateur puissant, etc.). Autrement, les travaux peuvent générer des dégâts.
2. La pose en saillie (sous moulure)
Cette intervention est plus légère que la précédente (pas forcément plus rapide), mais présente l’inconvénient de faire courir des moulures en PVC partout où vous souhaitez des prises, des interrupteurs, etc.
C’est en principe une solution plus économique qu’une installation électrique dite « encastrée », mais qui présente l’inconvénient majeur de ne pas être très esthétique, en particulier si vous souhaitez des appliques, lampes centres, car il faut acheminer les fils et la moulure qui va avec ! Vous pouvez, si c’est l’installation que vous souhaitez, demander à l’électricien qui intervient de positionner les interrupteurs et les prises en encastré, afin que le rendu soit un peu plus esthétique.
Le côté esthétique après la remise en état de votre installation électrique
Tous les fabricants d’appareillages réalisent des efforts importants afin de rendre les interrupteurs et les prises de courant plus agréables à manipuler, plus sécurisants, et s’intégrant parfaitement avec la peinture décorative toute neuve que vous souhaitez obtenir.
Il est aisé aujourd’hui de piloter la lumière via un variateur, de disposer d’une centrale permettant d’allumer/éteindre la lumière ou fermer les volets en votre absence (commandes groupées ou localisées par pièce). il s’agit de la domotique. Il faut toutefois rester prudent, car la domotique n’est pas forcément bon marché.
Passage du consuel ou pas après une remise aux normes ?
Si vous disposez d’un compteur électrique (même en mauvais état) lors de l’acquisition du bien, logiquement, la visite du consuel n’est pas obligatoire. Toutefois, rien ne vous empêche de le faire (la visite sera payante et à votre charge).
Si vous avez demandé de faire les travaux conformément à la norme NF C 15-100, alors faire passer un consuel sur l’installation vous sera bénéfique : l’obtention d’un certificat consuel vous dégage de toute responsabilité s’il y a un problème sur l’installation électrique. Il est donc intéressant de le faire si vous comptez vendre ou mettre en location votre bien.
Dans le cas des constructions neuves, la visite de cet organisme chargé de vérifier la conformité de l’installation électrique nouvellement créée est obligatoire.
Prix d’une rénovation électrique
Une rénovation électrique coûte généralement cher. Néanmoins, le prix peut varier en fonction de plusieurs facteurs :
- Le type de câblage électrique : la réalisation de saignées dans les murs coûte plus cher que la pose en saillie (utilisation de plinthes et goulottes)
- L’état du réseau électrique à rénover
- L’accès aux combles, pouvant faciliter les travaux
- La renommée de l’entreprise
- Le matériel utilisé (les équipements design et complexes coûtent plus cher).
Prix global d’une rénovation électrique selon l’étendue des travaux
Type de rénovation électrique | Étendue des travaux | Prix moyen au m2 (HT) |
Rénovation électrique partielle | Diagnostic de l’installation électrique Remplacement des câbles défectueux Remplacement du tableau électrique Remplacement des prises et interrupteurs défectueux Mise en sécurité de l’installation | 80 à 120 € HT/m2 |
Rénovation électrique complète | Diagnostic de l’installation électrique Mise en conformité du réseau électrique Remplacement des câbles, fils, boîtes DCL, prises et interrupteurs Remplacement du tableau électrique | 120 à 150 € HT/m2 |
Rénovation complète avec chauffage électrique | Rénovation du réseau électrique et du chauffage électrique | 150 à 200 € HT/m2 |
Coût des équipements seuls
Le prix des fournitures représente environ 30 % du coût global des travaux électriques. Pour la rénovation complète d’un appartement de 50 m2, par exemple, le coût total des travaux peut s’élever entre 6000 € et 10 000 €. Les équipements nécessaires pour la rénovation coûte donc entre 1800 € et 3000 € environ.
Tarif d’un électricien pour la main d’œuvre
Tarif horaire moyen
Un électricien peut facturer son intervention entre 40 € et 90 €/heure. Étant donné qu’une rénovation électrique complète prend à peu près une semaine de travaux, cela fait dans les 1600 € à 3600 €/électricien. S’ils travaillent en équipe, il va falloir le multiplier ce chiffre par le nombre d’intervenants et y ajouter les frais de déplacement. Nous ne conseillons pas trop la facturation à l’heure pour les gros travaux de rénovation électrique.
Tarif forfaitaire moyen
Le tarif moyen d’un électricien pour la rénovation électrique est estimé entre 500 € et 1800 €, hors fournitures.
Prix détaillé pour chaque rubrique
Rubrique | Tarif moyen estimé |
Diagnostic de l’installation électrique | 60 à 150 € |
Mise en conformité du réseau électrique | 90 à 110 € HT/m2 |
Pose d’un compteur électrique | 200 à 300 €/h |
Pose d’un luminaire | De 85 à 120 €/h |
Pose d’un interrupteur électrique | De 16 à 140 €/h |
Pose d’un détecteur de fumée | De 100 à 120 € |
Pose d’un chauffage électrique | De 100 à 200 €/h |
Pose d’une prise électrique | De 21 à 62 €/h |
Faire les travaux soi-même VS Tarif de l’électricien
Le fait que la rénovation électrique coûte cher peut nous tenter de mener les travaux nous-mêmes. Or, une rénovation électrique (partielle) effectuée par soi-même peut coûter plus cher que prévu. Et ce, pour plusieurs raisons :
La durée des travaux
Plus vous passerez du temps sur ce projet, plus vous dépenserez de l’argent. Or, si cette installation est réalisée par un non-professionnel, qui ne dispose ni des matériels adéquats ni d’une équipe compétente pour exécuter les travaux, alors cela peut prendre des semaines.
Avec un professionnel qui dispose des matériels nécessaires et d’une équipe pour l’aider, la rénovation complète de l’électricité prend au maximum une semaine.
Le matériel nécessaire
Une installation électrique, même en rénovation, nécessite un matériel de qualité et des équipements spécifiques qui peuvent coûter très chers selon leur complexité. Du compteur électrique au variateur, il faut compter entre 500 € et 3000 € d’achat. Et si on y ajoutait le matériel pour la pose, la facture peut monter jusqu’à 5000 €.
Exemple de calcul : coût d’une rénovation électrique par un artisan
En considérant que l’intervention d’un électricien coûte entre 80 et 120 € HT/m2, la rénovation électrique partielle d’un appartement de 60 m2 coûte donc entre 4 800 € et 7 200 € HT.
Le taux de la TVA est de 10 % pour un logement daté de plus de 2 ans. Le coût des travaux TTC est donc estimé entre 5280 € et 7920 € TTC.
Pour un appartement T3, les dépenses se situent généralement entre 10 500 € et 15 000 € TTC.