Que signifie une obligation solaire ?
Dans le cadre de son programme de protection du climat, la France souhaite réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 65 % d’ici 2030. L’approvisionnement en énergie à partir d’alternatives respectueuses de l’environnement aux centrales nucléaires et au charbon, telles que les centrales à charbon, doit notamment y contribuer. Pour se rapprocher de cet objectif, l’idée d’une obligation d’utilisation de l’énergie solaire à l’échelle nationale est en cours d’élaboration. Les nouveaux bâtiments devraient être planifiés et construits dès le départ avec des installations photovoltaïques. Pour les bâtiments existants, un équipement ultérieur doit être obligatoire dans le cadre d’une rénovation complète du toit. Pour les bâtiments nouvellement construits, il existe même déjà une obligation d’utilisation de la chaleur renouvelable.
“La loi sur l’énergie dans le bâtiment détermine […] une obligation d’utilisation proportionnelle des énergies renouvelables. L’article 35 de la GEG fixe cette obligation d’utilisation pour les installations solaires thermiques à au moins 15 % des besoins en énergie de chauffage et de refroidissement”.
Quels sont les villes concernées par cette obligation ?
On ne sait pas encore si et quand une obligation solaire sera introduite à l’échelle nationale, ni à quoi elle ressemblera en détail. Depuis le 1er janvier 2022, l’énergie solaire y est obligatoire pour les bâtiments non résidentiels nouvellement construits et les parkings couverts de plus de 35 places. À partir du 1er mai 2022, elle sera étendue à tous les nouveaux bâtiments (y compris les bâtiments résidentiels privés) et à partir du 1er janvier 2023, une installation photovoltaïque devra en outre être installée en cas de rénovation importante du toit.
Ici, l’accent est toutefois entièrement mis sur les surfaces de stationnement. Depuis le 1er janvier 2022, le code de la construction des villes imposent que les parkings de plus de 35 places soient couverts et équipés d’installations photovoltaïques. Seules les surfaces de parking appartenant à des bâtiments d’habitation font exception à cette règle.
La Bavière a des plans concrets pour introduire une obligation d’énergie solaire dès juillet 2022 pour les bâtiments non résidentiels et à partir de janvier 2023 pour toutes les nouvelles constructions. A partir de 2025, les rénovations de toitures seront également concernées.
Jusqu’à présent, les discussions exploratoires n’ont toutefois pas abouti à une décision législative. Notre tableau montre quels Länder ont prévu des mesures.
Dans quelles communes et villes l’obligation d’installer des panneaux solaires est-elle déjà en vigueur ?
Une réglementation uniforme au niveau fédéral doit permettre d’uniformiser les différentes prescriptions et d’en faire de même pour les autres Länder. Il est prévu que les bâtiments résidentiels et non résidentiels soient concernés par cette obligation. Dans un premier temps, seules les nouvelles constructions seront prises en compte, mais une extension aux rénovations de toitures est déjà partiellement prévue.
Les installations solaires feront-elles bientôt partie des standards de construction ?
Pourquoi l’énergie solaire est-elle obligatoire ?
Selon un professeur, expert en matière d’énergies renouvelables, de transition énergétique et de protection du climat, c’est le rythme de développement qui est décisif et qui pourrait être accéléré par l’obligation d’utiliser l’énergie solaire :
“Si nous voulons respecter l’accord de Paris sur la protection du climat et ainsi préserver les bases de vie de nos enfants, nous devons plus que quadrupler le rythme de développement du photovoltaïque en Allemagne. Dans des villes comme Berlin, à peine un pour cent des toits appropriés sont utilisés”.
C’est également l’avis de Berit Müller. Selon elle, il est évident que les objectifs du gouvernement fédéral doivent être abordés dans le cadre d’une mesure réglementaire :
“Nous pouvons affirmer que sans l’utilisation des toits, nous n’atteindrons pas notre objectif de réduction des émissions et d’approvisionnement énergétique durable dans l’UE. Si nous regardons les possibilités que nous avons d’y arriver, il est clair que nous devons utiliser tous les toits et autres surfaces imperméables appropriées, comme les murs antibruit, les bords de route, les façades, pour atteindre les objectifs”.
Autre idée : obligation de s’inscrire dans un registre des baux à ferme
L’Agence de l’environnement a fait élaborer une autre idée sur le thème de l’obligation d’utiliser l’énergie solaire. La proposition comprend une obligation d’installer des panneaux solaires si le propriétaire du bâtiment ne construit pas sa propre installation photovoltaïque. La raison : souvent, les installations photovoltaïques ne sont pas construites alors qu’elles seraient rentables. Dans d’autres cas, des installations photovoltaïques plus petites sont installées alors qu’il y aurait encore plus de surface disponible sur le toit.
“Cela permet de garantir que seules des installations économiquement viables seront construites. De cette manière, il serait possible d’augmenter le développement du photovoltaïque, nécessaire à la transition énergétique, sans pour autant utiliser des surfaces libres”, explique Matthias Futterlieb.
Pour cela, il est nécessaire de stabiliser la rémunération dans la loi sur les énergies renouvelables et éventuellement de l’augmenter là où les installations photovoltaïques sont exploitées sans consommation propre. L’obligation concerne les nouvelles constructions et les rénovations de toitures. S’il existe une installation solaire thermique qui laisse libre moins de la taille minimale de la surface de toit à utiliser, l’obligation d’utilisation ou de cadastre serait supprimée selon la proposition des experts, a déclaré Futterlieb.
Dans certaines villes et communes, les installations solaires sur les habitations sont déjà obligatoires.
Critique de l’obligation d’utiliser l’énergie solaire
En effet, selon lui, une telle obligation risque de faire baisser l’acceptation de la poursuite du développement de l’énergie solaire :
“Personnellement, je souhaiterais davantage que les conditions-cadres soient nettement améliorées pour le développement de l’énergie solaire et que les obstacles [bureaucratiques] soient supprimés”.
Celui-ci dénonce également le statu quo. L’électricité solaire devrait être rendue financièrement plus attractive et les charges administratives devraient être réduites. Pour ce faire de meilleurs programmes de soutien, des taux de rémunération plus élevés pour la loi sur les énergies renouvelables et une meilleure position pour l’électricité locative. En outre, les conditions de formation des professionnels devraient être améliorées afin de rendre la profession plus désirable et de garantir ainsi le développement des installations photovoltaïques sur l’ensemble du territoire.