Les normes d’un escalier PMR
L’une des contraintes principales lorsqu’il s’agit d’un escalier pour personne handicapée concerne sa largeur. En effet, celui-ci doit présenter, à hauteur des épaules, une largeur identique aux autres circulations dans le but de pouvoir se croiser facilement :
- escalier encloisonné : largeur de 1,20m entre les mains courantes, soit une largeur entre les parois de 1,40m
- garde-corps tenant lieu de main courante : largeur pouvant être légèrement inférieure à 1,40m
La loi stipule également “qu’en haut d’un escalier, un revêtement de sol doit permettre l’éveil de la vigilance à une distance de 0,50m de la 1ère marche, grâce à un contraste visuel et tactile”. Cependant, l’arrêté du 20 avril 2017 précise que “cette distance peut être réduite à un giron de la 1ère marche de l’escalier lorsque les dimensions ou la configuration de celui-ci ne permettent pas une installation efficace du dispositif à 0,50m.”
En outre, “la 1ère et la dernière marche doivent être pourvues d’une contremarche d’une hauteur minimale de 10cm, visuellement contrastée par rapport à la marche”.
Enfin, les nez de marches doivent :
- être contrastés visuellement par rapport au reste de l’escalier sur au moins 3cm en horizontal
- être non glissants
- ne pas présenter de débord excédant 1cm par rapport à la contremarche
Les vides sous escaliers PMR
Les espaces sous un escalier peuvent représenter un danger pour les personnes malvoyantes et les personnes âgées. La législation prévoit donc que la partie de l’escalier située en dessous de 2,20m (si elle n’est pas fermée), doit “être visuellement contrastée, comporter un rappel tactile au sol et être réalisée de manière à prévenir les dangers de chocs pour des personnes aveugles ou malvoyantes”.
Dans la pratique, il est recommandé d’aménager ces espaces afin de les rendre inaccessibles : garde-corps, bancs, jardinières…
Sachez également qu’en cas de hauteur supérieure ou égale à 1m, l’installation d’un garde-corps d’au moins 0,90m de haut est obligatoire (norme NFP 01.012) afin de prévenir tout risque de chute. Si le garde-corps possède une hauteur supérieure à 1m, il doit être doté d’une main courante positionnée entre 0,80 et 1m.
Les mains courantes pour escaliers PMR
L’arrêté du 1er Août 2006 précise que “tous les escaliers situés dans les parties communes doivent pouvoir être utilisés en sécurité par les personnes handicapées, y compris lorsqu’une aide appropriée est nécessaire. La sécurité des personnes doit être assurée par des aménagements ou des équipements facilitant notamment le repérage des obstacles et l’équilibre tout au long de l’escalier.”
Il est donc obligatoire pour un ERP (établissement recevant du public) d’installer une main courante de chaque côté des escaliers et cela quelle que soit leur taille. La main courante a pour objectif de fournir un appui aux personnes présentant des difficultés pour se déplacer (PMR, personnes âgées, enfants…). Ce dispositif sert également de repère pour les déficients visuels. Il est conseillé de poser une main courante continue le long des paliers d’étage. Cela permet en effet d’éviter une rupture d’appui et de guidage.
Les caractéristiques d’une main courante
Plusieurs normes doivent êtes respectées lors de l’installation d’une main courante :
- hauteur entre 80 et 100cm
- positionnement des 2 côtés de l’escalier
- prolongation d’au moins 28cm au-delà de la 1ère et de la dernière marche, mais sans gêner le passage
- la main courante doit être ininterrompue, visuellement contrastée et facile à saisir
Dans un ERP neuf, la largeur entre les deux mains courantes doit être de 1,20m au minimum. Dans un établissement ancien, ce chiffre peut être abaissé à 1m (si le fait de fixer une seconde main courante de l’autre côté de l’escalier réduit la largeur de celui-ci à moins d’1m, une seule rampe est alors exigée).
Enfin, notez qu’il est conseillé d’opter pour une forme arrondie, avec un diamètre de 4cm.
Les avantages de la main courante
Une main courante réalisée sur mesure présente de nombreux atouts, aussi bien pratiques qu’esthétiques :
- création d’un cheminement apportant une sécurité dans l’escalier
- personnalisation possible : ronde, gainée…
- angle interne et externe à 90°
- joints bactéricides
- classification M1 au feu.
- dispositif recoupable en fonction des besoins
- coude de liaison permettant de relier 2 mains courantes
- embout de finition afin de boucher les extrémités
- support mural possible pour fixer la main courant directement au mur
Les dalles podotactiles pour escaliers PMR
Une bande d’éveil à la vigilance (BEV), autre nom de la dalle podotactile, permet aux personnes souffrant de déficiences visuelles d’être alertées d’un obstacle ou d’un danger. Une BEV possède une surface texturée facilement reconnaissable. Elle doit se situer de façon à permettre aux utilisateurs de disposer d’un pas de freinage afin de se préparer à franchir l’obstacle.
La loi sur le handicap impose la présence de dalles podotactiles à l’intérieur des ERP, en haut des :
- escaliers, dès 3 marches
- escaliers mécaniques, plans inclinés et tapis roulants
Au niveau des marches isolées, un simple contraste visuel est suffisant.
Le pas de freinage
L’espace devant être laissé après la bande podotactile est appelé pas de freinage : il permet à l’utilisateur d’avoir le temps de s’arrêter et doit être situé à 0,50m de la 1ère marche. Depuis l’arrêté du 20/04/2017, cette distance “peut être réduite à un giron de la première marche de l’escalier lorsque les dimensions ou la configuration de celui-ci ne permettent pas une installation efficace du dispositif à 0,50 m.”
Le positionnement de la BEV
La BEV est obligatoirement parallèle à l’obstacle signalé. Elle doit être également contrastée visuellement par rapport au support sur lequel elle est posée.
Bien choisir sa BEV
Les dalles podotactiles positionnées à l’intérieur sont disponibles en différents matériaux :
- caoutchouc : solution la plus économique (fixation grâce à une colle spécifique pour BEV)
- polyuréthane : très pratique, il se pose directement sur un sol lisse
- métal : il est esthétique et apporte un contraste visuel
Le cas des escaliers extérieurs PMR
Les escaliers extérieurs présentent des dangers supplémentaires, du fait de leur exposition aux intempéries les rendant glissants. Afin d’optimiser la sécurité des PMR, il est recommandé de :
- renforcer l’éclairage autour des escaliers
- ne pas inscrire de motifs sur les marches, source de distraction visuelle
- marquer clairement le nez des marches afin d’obtenir un contraste visuel entre chaque marche. Les nez de marches extérieurs doivent par ailleurs être non glissants et ne pas posséder de débord supérieur à 1cm
- positionner des garde-corps et des mains courantes
- rendre les marches antidérapantes avec l’application d’une peinture epoxy ou la pose de plaques sur chaque marche
Les règles pratiques pour éviter les chutes dans un escalier PMR
Afin de prémunir tout risque de chute dans un escalier, découvrez 8 règles pratiques adaptées aux personnes âgées et handicapées :
- Vérifier la largeur de l’escalier : 1,40m dans les ERP neufs et 1,20m dans ceux existants
- Contrôler la largeur entre les deux mains courantes : 1,20m dans les ERP neufs et 1m dans ceux existants
- Vérifier la hauteur des marches : 16cm maximum dans les ERP neufs et 17m dans ceux existants
- Placer une BEV en haut de l’escalier, à 50cm de la 1ère marche (ou à un giron si ce n’est pas possible)
- Penser à contraster la 1ère et la dernière contremarche (10cm de hauteur au minimum) par rapport aux autres marches de l’escalier
- Installer un éclairage suffisant et indiquant les dangers, sans pour autant éblouir les utilisateurs
- En présence de nez de marches, ceux-ci doivent être contrastés, non glissants et sans débord excessif (1cm maximum)
- En présence de garde-corps, ceux-ci doivent posséder une hauteur d’au moins 90cm (si leur hauteur est supérieure à 1m, ils doivent être dotés d’une main courante positionnée entre 0,80 et 1m)
Le prix de quelques équipements pour escaliers PMR
Il est assez difficile de donner un prix pour faire installer un escalier PMR, celui-ci dépendant de nombreux éléments qui vont impacter le coût global du projet : hauteur de l’escalier, présence de paliers, configuration actuelle de l’espace et travaux préparatoires éventuels, choix des matériaux et des options…
Sachez tout de même que certains équipements se vendent en moyenne autour de :
- 50€ pour des nez de marches en alu
- 80€ pour des bandes adhésives de repérage des contremarches
- 40 à 80€ pour des dalles podotactiles (selon la dimension)
Où trouver un nez de marche pour PMR en tant que professionnel ?
Comme nous vous l’avons dit, si vous avez besoin d’un escalier PMR, il est impératif que les marches soient antidérapantes. Si elles ne le sont pas, vous devrez donc y remédier. Pour cela, vous pouvez opter pour des nez de marche antidérapants. La question que vous pouvez alors vous poser, c’est de savoir où vous pouvez vous en procurer.
Vous pouvez vous rendre dans une grande enseigne de bricolage, proche de chez vous. Maintenant, vous vous doutez bien que vous n’aurez pas forcément beaucoup de choix. Nous vous conseillons plutôt de regarder sur internet. Nous attirons votre attention sur le fait que le nez de marche doit absolument être de qualité, pour que vous respectiez parfaitement les normes en vigueur et que cela dure dans le temps. C’est pourquoi nous vous invitons à faire vos achats sur un site d’équipement professionnel. Vous aurez plus d’informations via ce lien.
Vous verrez que vous pourrez trouver des nez de marche en :
- aluminium
- élastomère
- fibre de verre
- acier inoxydable
Vous pourrez également les choisir colorés pour que vos marches soient encore plus visibles. Si c’est le cas, vous pouvez opter pour un nez de marche jaune ou encore avec des bandes photoluminescences.