Le rôle de la masse et de l’épaisseur dans l’isolation phonique
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la masse et l’épaisseur jouent un rôle important dans le domaine de l’isolation phonique. Ces 2 critères conditionnent la capacité d’un isolant à lutter contre la propagation d’un son. Ainsi, plus votre isolant est épais et lourd (et donc dense), meilleures seront ses performances acoustiques.
Avec un isolant trop mince, l’isolation acoustique sera insuffisante. En effet, l’isolant doit faire au minimum 50 mm d’épaisseur si l’on veut bénéficier d’une performance satisfaisante. Pour des épaisseurs en dessous, le gain sera aux environs de 3 dB. Or, il faut viser 6 dB au minimum pour une réelle efficacité.
Pour ces différentes raisons, la pose d’un isolant trop mince n’est pas permise. La réalisation d’une isolation phonique implique forcément de sacrifier la surface habitable, car plus on mise sur l’épaisseur, plus l’atténuation des nuisances sonores est efficiente. Par conséquent, si vous ne disposez pas de place suffisante (au moins 5 cm d’épaisseur), il vaut mieux ne pas entreprendre un projet d’isolation acoustique sous peine de n’obtenir aucun résultat et donc de perdre de l’argent.
Petit rappel sur les isolants minces
Plusieurs appellations désignent l’isolant mince : isolation mince réfléchissante, isolation multicouche, IMR, PMR, film mince… Ce produit est composé de plusieurs couches superposées (en mousse, en polyéthylène, en feutre animal…) prises en étau entre 2 feuilles d’aluminium. Son épaisseur varie de quelques millimètres à 2 cm d’épaisseur. Plus les couches sont nombreuses, meilleure sera l’efficacité de l’isolant mince.
Par conséquent, l’IMR (PMR) ne peut pas être utilisé comme isolant à part entière, mais seulement en complément avec un autre isolant.
Comparaison de l’IMR avec les autres matériaux isolants
Isolants | Appréciation sur les performances acoustiques |
Isolant mince (IMR, PMR…) | Médiocre |
Polyuréthane | Moyenne |
Polystyrène expansé et extrudé | Moyenne |
Fibres de chanvre | Moyenne |
Laine de verre et laine de roche | Bonne |
Fibres de lin, vermiculite, perlite, verre cellulaire, paille, plumes de canard | Bonne |
Panneaux isolants sous vide (PIV) | Bonne |
Ouate de cellulose, fibres de coco, fibres de bois | Très bonne |
Aérogel, mousse phénolique | Excellente |
Quelles alternatives choisir à l’isolation phonique mince ?
Lorsqu’on parle d’isolation murale mince, cela inclut généralement 4 possibilités :
- La plaque phonique en doublage acoustique collé
- La contre-cloison sur ossature métallique de faible épaisseur
- Le panneau isolant sous vide (PIV)
- La mousse phénolique (ou résolique)
Le doublage acoustique collé
Le doublage acoustique collé consiste à coller directement une plaque de plâtre dotée de sous-couche acoustique sur le mur après avoir réparti uniformément la colle. Ces sous-couches se déclinent en plusieurs matériaux : PSE, fibre de bois, caoutchouc, liège, mousse polyéthylène…
Les plaques font généralement 60 mm d’épaisseur. Certes, cela est loin de rivaliser avec les 20 mm des isolants minces, mais le gain en dB sera grandement amélioré. De plus, elles séduisent pour leur légèreté et leur facilité d’installation.
Avantages de ce procédé
- Légèreté des plaques
- Facilité d’installation
- Prix attractif (puisque vous n’aurez pas à acheter les éléments d’une ossature métallique)
Inconvénients
- Une dextérité manuelle pour optimiser le jointoyage entre les plaques
- Les bénéfices obtenus sont uniquement acoustiques
Mode d’installation
Les procédés de pose de ce type de plaque sont similaires à ceux utilisés pour l’installation des placos standards.
Étapes | Mode opératoire |
Préparation du mur | Poncez le support et éliminez toutes les aspérités. |
Application de la colle | Placez sur le support des plots de colle espacés de 35 cm (sur la longueur et la largeur). |
Pose du placo phonique | Surhaussez la plaque de 1 cm et posez-la délicatement sur le mur. Réitérez l’opération jusqu’à recouvrir le support. |
Jointoyage des plaques | Appliquez de l’enduit et les bandes à joint entre les plaques. |
Finition | Poncez les joints et appliquez un apprêt si vous souhaitez peindre les plaques. Étalez du mastic acrylique pour boucher l’espace de 1 cm entre le sol et les plaques. |
Contre-cloison sur structure métallique
Si vous souhaitez limiter au maximum la perte de surface habitable, sachez que la méthode de la contre-cloison sur ossature métallique peut se réaliser sur une faible épaisseur (60 cm ossature, isolant et plaques compris). L’isolant sera alors placé entre les rails de l’ossature (et non entre les rails et le mur).
Avantages de ce procédé
- Isolation phonique personnalisée : choix de l’épaisseur et de l’isolant
- Les bénéfices obtenus sont à la fois thermiques et acoustiques
Inconvénients de ce procédé
- L’épaisseur réduit plus ou moins la surface habitable
Mode d’installation
Étapes | Mode opératoire |
Traçage des repères | Tracez des repères au sol et au plafond pour la fixation de l’ossature |
Installation de l’ossature | Fixez les rails et les montants au sol et au plafond. |
Introduction de l’isolant | Installez l’isolant entre les 2 rails |
Découpe des placos | Réalisez les découpes des placos pour l’encastrement des prises électriques et autres installations. |
Fixation des placos | Vissez les plaques contre la structure métallique |
Jointoyage des plaques | Appliquez de l’enduit sur les têtes de vis et entre les plaques avant d’installer les bandes de joints. |
Finition | Poncez et lissez le nouveau support Appliquez un apprêt et terminez par la mise en peinture. |
Les autres options : mousse phénolique et PIV
Si vous recherchez des isolants de faible épaisseur, mais tout aussi performants, le PIV et la mousse phénolique sont également des solutions à envisager.
La mousse phénolique
Il s’agit d’un isolant synthétique dérivé du pétrole disponible sous forme de panneaux rigides. La mousse phénolique, aussi appelée mousse résolique, est dotée de bonnes performances acoustiques, même à faible épaisseur (50 mm). Malheureusement, elle affiche un prix très élevé qui peut rebuter : 200 €/m2.
Le PIV (Panneau isolant sous vide)
Les panneaux sous vide font généralement entre 25 et 50 mm d’épaisseur. Tout comme la mousse phénolique, ce produit propose des performances acoustiques honorables. Hélas, sa mise en œuvre requiert l’expertise d’un professionnel. Sachez également que les PIV ne s’achètent que sur commande, dans les dimensions exactes du support à traiter puisqu’ils ne peuvent pas être découpés ni percés au risque de perdre leur efficacité. Comptez entre 50 et 70 €/m² si vous envisagez cette solution.
Isolation phonique mince : à quel prix ?
La technique du doublage collé est plus abordable puisqu’il suffit d’acheter les plaques isolantes et la colle. Comptez entre 24 et 40 €/m2 pour des produits de qualité. Les tarifs fluctueront en fonction de la nature des sous-couches isolantes. Les panneaux constitués de PSE et de mousse de polyéthylène coûteront par exemple moins cher que ceux en liège.
Le procédé de la contre-cloison sur ossature métallique est, quant à lui, plus cher étant donné que la liste des matériaux à acheter est assez longue (placo, isolants, fourrure, rails, montants…). Il vous faudra prévoir au minimum un budget de 40 € du m2 pour sa réalisation (isolant et matériaux compris).
Les tarifs de pose d’une isolation phonique mince
Le recours aux services d’un artisan n’est pas indispensable pour l’installation d’une isolation phonique en doublage collé. La pose des plaques peut être réalisée soi-même, à condition d’avoir des notions en bricolage.
Par contre, l’aide d’un professionnel peut être nécessaire pour la mise en place d’une contre-cloison sur ossature métallique. Pour ce type d’opération, les tarifs de pose d’un artisan oscillent entre 25 et 35 €/m2.
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